Bhadrâsana
Bhadrâsana
(La posture bénéfique)
La posture bénéfique, auspicieuse, celle qui réalise les souhaits, qui rend tout favorable, autant d’appellations évocatrices qui qualifient cette posture facile aux multiples fonctions et utilisations.
I - Description
a) Bhadrâsana pieds en avant
Deux possibilités : une verticale et une horizontale. La phase verticale, attitude à part entière, est souvent faite toute seule. La phase horizontale est utilisée en fonction du applications voulues, dans tous les cas on commence par la phase verticale.
Phase verticale : les plantes de pieds sont jointes, les talons touchent le périnée, les mains tiennent les orteils, le bassin est basculé de façon à ce que la colonne vertébrale soit étirée et perpendiculaire au sol (pas de dos rond). Le menton est très légèrement rentré (photo 1). Selon l’objectif plusieurs souffles, visualisations dans les chakra ou mantra sont possible.
Phase horizontale : se baisser en tirant avec les bras et en gardant les coudes à l’intérieur des cuisses jusqu’à poser le ventre sur les pieds et le front au sol (photo 2). On peut avoir une attitude statique durant plusieurs minutes (voire dizaine de minutes) ou dynamique qui consiste à monter et descendre en indexant d’une façon ou d’une autre ce mouvement sur le souffle.
b) Bhadrâsana pieds en arrière
Cette variante consiste à écarter largement les genoux, à porter les pieds joints par les gros orteils derrière les fesses qui sont appuyées au sol (photo 3). Seule la phase statique horizontale est retenue.
II - Utilisations
Bhadrâsana peut être considéré de différentes façons, chacune correspondant à une utilisation propre : posture assise, posture « magique », posture initiatique, posture de jeunesse.
1)Posture assise.
Dans cette option les mains peuvent se porter sur les genoux avec un mudrâ classique. Elle sert à faire principalement des prânâyâma qui font circuler l’énergie dans sushumnâ (la colonne vertébrale) et activent urdhvaretas, l’énergie verticale. En concentration ou méditation elle est favorable pour les chakra du haut (de la tête).
2) Posture « magique »
Selon les enseignements des vieux Maîtres tantriques ou contenu dans les textes anciens du yoga, il existe dans le corps humain trois (au moins) chakra qui ont le pouvoir de réaliser les désirs personnels (ou besoins), il s’agit des trois granthi : mûlâdhâra, anâhata et ajnâ chakra.
Chacun « gère » un type spécifique de désirs. Cette classification ne doit pas être comprise de façon rigide, elle n’est pas absolu, elle ne donne que de tendances, des affinités entre les chakra concernés et les types de désirs.
Ainsi mûlâdhâra est associé à ce qui est matériel, ceci allant du corps aux évènements, anâhata est associé aux sentiments et relations affectives, ajnâ est associé à ce qui est spirituel, ce qui relie à l’invisible, au plan des dieux. Sushumnâ est le fil conducteur. En l’occurrence, puisque bhadrâsana est liée principalement aux chakra du bas, le côté magique de cette posture permet d’activer les énergies liées au pouvoir de réaliser les souhaits matériels.
Le présent cadre ne permet évidemment pas d’en dire plus, ce type d’enseignement devant être reçu directement de quelqu’un.
3) Posture initiatique
La structure énergétique, le yantra qu’elle forme, met en relation avec une connaissance voilée dans l’ordinaire. Bhadrâsana initie l’individu à cette connaissance qui est l’unité des principes mâle et femelle, de la conscience et de l’énergie. Dans cette posture l’individu devient un shivalinga.
4) Posture de jeunesse
L’étirement de la colonne incite les énergies à monter. L’ouverture puissante du bassin et l’incidence sur les deux chakra du bas, provoquent et stimulent l’énergie sexuelle et l’énergie vitale. Ces deux énergies sont garantes de la jeunesse et de la longévité du corps.
III Exemples de pratiques
a) Avec des tenues du souffle les poumons pleins
Se concentrer sur le chakra de la base de la colonne vertébrale, mûlâdhâra. Porter le regard sur le bout du nez les yeux fermés, le bout de la langue est pincé entre les dents (une variante de jhivabandha).
Inspirer durant quatre secondes en voyant le chakra se dilater. Retenir le souffle durant seize secondes en voyant l’énergie tourner dans le chakra. Expirer durant huit secondes en voyant le chakra se rétracter et se concentrer en un point.
Il est souhaitable que chacun rajoute les éléments du chakra qu’il connaît. Continuer ainsi durant une bonne dizaine de minutes en allongeant le temps de la respiration, si possible.
b) avec des tenues de souffle les poumons vides
Expirer en voyant le souffle qui descend dans le chakra de la base, le regard suit (les yeux fermés). Se concentrer dans ce chakra et visualiser un souhait durant la rétention du souffle les poumons vides.
Quand c’est nécessaire inspirer lentement en remontant la respiration dans le chakra ajna et en voyant le souhait qui se réalise, le regard suit. Tenir les poumons pleins durant quelques temps et recommencer ainsi de suite.
Voilà très sommairement ce que l’on peut faire avec cette belle posture. Elle est l’une des plus importantes, il suffit de savoir la faire correctement et de recevoir l’enseignement adéquat pour en tirer le meilleur profit.
(Les photos vont suivre prochainement)