Siddhâsana

(La posture parfaite)

 

On place un talon contre le périnée et l’autre fermement appuyé sur le pénis ; après avoir pressé le menton sur la poitrine, le yogi ferme et stable , avec ses sens maîtrisés, concentre son regard immobile sur l’espace inter­­-sourcillier. Ceci est appelé siddhâsana, qui ouvre la porte pour la libération finale. Après avoir placé la cheville gauche sur le sexe, appuyer dessus celle-ci l’autre cheville. Certains l’appelle siddhâsana, d’autre la connaissent comme vajrâsana, certains la dénomment muktâsana ; certains autres la définissent comme guptâsana. Les siddha savent aussi que de la même manière qu’une nourriture modérée est le plus important des yama et l’absence du désir de nuire le meilleur des niyama, siddhâsana est la posture la plus importante.

 

D’entre les 84 âsana, siddhâsana doit être continuellement pratiquée, elle qui purifie les 72 000 nâdî. Le yogi qui médite sur l’âtman et qui se contente d’une nourriture peu abondante durant 12 ans, obtient la réalisation finale grâce à la pratique continuelle de siddhâsana. Quel besoin d’autres âsana quand la perfection est atteinte dans siddhâsana ? Quand le prâna est contrôlé de façon habile grâce aukumbhaka (arrêt du souffle) absolu, le stade unmanî (non-mental) se produit de lui-même, sans effort. Dès que l’unique siddhâsana est maîtrisé, les trois bandha (contractions) viennent d’eux ­mêmes, spontanément. Il n’y a pas d’âsana pareil à siddhâsana, pas de kumbhaka supérieur à kevala (spontané), pas de mudrâ (geste) égal à khecharî, pas de laya (dissolution) équivalente à celle en nâda (son).